Mercredi 25 janvier 2023, a eu lieu le premier conseil de planification écologique. L’occasion pour la première ministre Elisabeth Borne et son gouvernement d’échanger avec des experts sur les résultats écologiques actuels et de fixer de nouveaux objectifs. Retour sur les quatre points à retenir de ce rassemblement.
Elisabeth Borne, actuelle Première ministre, a été chargée de la planification écologique. (Crédit : Photo Sipa/Stéphane LEMOUTON)
Annoncé le 17 janvier dernier dans une vidéo YouTube par Emmanuel Macron, le conseil de planification écologique s’est finalement tenu hier dans la journée. Pour cette occasion, le chef de l’État avait réuni sa première ministre, Elisabeth Borne, son gouvernement et un panel d’experts. Le but final de cet échange étant d’établir une feuille de route en “mettant en place les grandes étapes des prochaines semaines”.
Une réunion inévitable :
En plus du besoin d’établir une nouvelle feuille de route pour l’année 2023, la présidence souhaitait “faire un point d’étape précis secteur par secteur de la trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre”. Les résultats du gouvernement seront étudiés et analysés dans chaque domaine afin de trouver les meilleures solutions en termes d’écologie pour la suite.
Ce conseil, dont la première édition s’est tenue ce jeudi, vient remplacer les Conseils de défense écologique organisés en 2019 et en 2020. Le but de ceux-ci était de “faire en sorte que l’ensemble des politiques menées par l’État respecte les objectifs du gouvernement en matière de protection du climat et de la biodiversité et qui reflète une prise de conscience écologique profonde, soit désormais portée au sommet de l’État. Le conseil de planification écologique s’inscrit dans cette continuité.
Un défi porté par le chef de l’État :
Si le conseil a lieu à l’Élysée, loin des caméras, c’est pour la bonne raison que le Président de la République défendra, lui-même, son bilan dans une prochaine vidéo. Cette initiative, prônant la transparence et la pédagogie, ravit l’entourage du président qui le considère comme “redevable” de l’engagement électoral en faveur d’un second quinquennat “écologique”.
La série “Vos questions sur l’écologie”, proposée par Emmanuel Macron, devrait se poursuivre. Le président tentera de répondre aux nombreux sceptiques qui contestent sa façon de faire.
Les mesures “punitives” exclues :
Depuis plusieurs mois, le gouvernement fait face à des résultats peu encourageants concernant l’écologie. Et ce problème viendrait en partie du dialogue instauré au sein du gouvernement. “La Première ministre, elle n’imprime pas du tout sur ces sujets”, soupire l’un des conseillers ministériels. Elisabeth Borne, chargée de la “planification écologique” par Emmanuel Macron, s’est vue raillée pour son plan “France nation verte”, considéré comme “trop techno”. Ce conseil a permis à l’actuelle Première ministre d’annoncer l’exclusion de toutes mesures “punitives” mais aussi des “annonces très concrètes et de l’accompagnement”. Cette volonté d’effacer une forme d’écologie “punitive” pour laisser place à une écologie “complexe”, avec des “petits choix et des petits gestes” est exploitée, depuis le début, par l’exécutif. Cette vision a pourtant souvent été critiquée, contestée par les opposants et la population, notamment sur Twitter.
De nouveaux objectifs :
Si l’actuelle stratégie reposait en partie sur le fait de réduire de 40 % les émissions de gaz à effets de serre (GES) pour 2030, l’objectif est devenu un peu plus ambitieux. Adapté aux objectifs européens, le but est de réduire ces émissions de GES à -55%. Une envie qui semble pour l’instant peu réalisable, pour Anne Bringault du Réseau Action Climat (RAC) : “la France n’est pas du tout sur la bonne trajectoire” parce que “les changements structurels n’ont pas été mis en œuvre”.
Le gouvernement souhaiterait aussi, d’ici 2030, la décarbonation de l’industrie par l’intermédiaire de technologies de rupture de décarbonation et la création, le renforcement de l’offre de formation.
Alyssia Kerzerho
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